Introduction du sorgho dans la rotation des cultures en sols dégradés
OBJECTIFS
- Démontrer l’effet décompactant des racines du sorgho et les avantages du sous-solage biologique dans les cultures horticoles
Le sorgho a été semé en juin au taux de 35 kg/ha dans des parcelles compactées. Lorsque le sorgho a été bien établi, en début juillet, nous sommes allés faucher les parcelles témoin sur des superficies de 2 mètres X 2 mètres. Ainsi, ces parcelles témoins ne bénéficieraient pas de l’effet décompacteur des racines du sorgho, rendant plus facile la mesure de l’effet de celles-ci.
Par la suite, le sorgho a été fauché par les producteurs à la fin juillet alors que le sorgho atteignait une hauteur de 90 à 120 cm. Le sorgho était fauché à une hauteur d’environ 15 cm et sous le premier nœud de la tige pour assurer un tallage abondant et une reprise importante de la production racinaire.
Les variables suivantes ont été mesurées :
- Résistance à l’enfoncement à l’aide d’un pénétromètre à la fin de la saison dans les parcelles témoins et dans le sorgho
- Vitesse d’infiltration de l’eau selon la méthode de Georges Lamarre à la fin de la saison dans les parcelles témoin et dans le sorgho
- Profils de sol dans les parcelles témoin et dans le sorgho
- Biomasse aérienne (2016 seulement)
RÉSULTATS
Les données recueillis nous ont permis de démontrer les résultats suivants :
- Effet décompactant sur les 15 premiers cm du sol
- Amélioration de la structure du sol
- Amélioration de l’infiltration de l’eau dans le sol
- Production importante de la biomasse aérienne
- Adapté au climat de la région des Basses-Laurentides
De façon générale, nous constatons une amélioration de la vitesse d’infiltration de l’eau dans les parcelles avec le sorgho. En effet, le temps d’infiltration de l’eau est de deux à trois fois plus rapide dans les parcelles avec sorgho que dans les parcelles de sol à nu. Le sorgho permet une amélioration de la structure du sol grâce à son développement racinaire, c’est pourquoi l’eau s’y infiltre plus rapidement que dans le sol à nu. De plus, le sorgho laisse une biomasse appréciable à la surface du sol, qui aide à la formation de matière organique.
Selon les profils de sols, nous avons aussi vu une amélioration de la structure du sol dans les parcelles avec du sorgho. Les racines se développent jusqu’à une profondeur de 45 cm. Nous avons aussi observé la présence de vers de terre dans les profils de sols avec sorgho. Pour ce qui est du test avec le pénétromètre, en 2016, nous avons constaté que la résistance à l’enfoncement était moins grande dans les sections avec sorgho que dans le sol à nu.
Par contre, en 2017, il n’y avait pas de différence notable entre les parcelles témoin et celles en sorgho. L’été a été plus frais, le sorgho a poussé moins qu’en 2016. Nous avons toutefois remarqué la présence de vers de terre, et une structure de sol friable dans les parcelles avec sorgho.
Le projet a également permis de montrer que le sorgho est capable de bien pousser dans les conditions climatiques des Basses-Laurentides et de produire une biomasse aérienne importante. En laissant au sol les coupes et en labourant à l’automne, il y a un apport appréciable de biomasse retourné au sol. Cet apport alimentera la vie microbienne du sol et aidera à la formation d’humus. De plus, nous avons vu une amélioration de l’infiltration de l’eau dans les parcelles avec sorgho.
Pour conclure, le sorgho se présente comme un bon choix d’engrais vert pour différentes raisons. Il a un effet d’amélioration sur l’infiltration de l’eau, la compaction des sols, ainsi que sur la structure du sol, en plus d’amener un retour de biomasse au sol. Nous recommandons donc l’utilisation de sorgho dans une rotation chez les producteurs horticoles aux prises avec des sols compactés.
Au Pays des Petits Fruits-Pierre-Yves Éthier, Ferme Jocelyn Trottier-Jocelyn Trottier, Groupe Éthier-Sébastien Éthier
Pour plus de détails, contactez : Isabelle Dubé, Agr.:
Courriel: idube@profiteausol.ca